CHRONIQUES DU PREMIER SEMESTRE 2023 CLASSEES DE LA PLUS RECENTE A LA PLUS ANCIENNE JUIN 2023, Alexis de DIEULEVEULT, NOYADE D’ÉTAT, La mort de Philippe de Dieuleveult, Éditions Balland, 2021 Pour une fois, je ne vais pas chroniquer un thriller psychologique, mais une histoire vraie, digne d'un polar : le 18 mai dernier, France 2 diffusait un long documentaire intitulé Philippe de Dieuleveult, Les disparus du fleuve. Cette diffusion avait pour objectif d'expliquer les causes de la disparition, survenue en 1985, sur le fleuve Zaïre, de Philippe de Dieuleveult, le célèbre animateur de la Chasse aux Trésors, émission phare des années 80, ainsi que de six de ses compagnons. Ceux-ci se trouvaient sur les lieux, à cette époque, en tant que participants à l'expédition Africaraft, un défi sportif consistant à traverser l'Afrique d'est en ouest. https://www.france.tv/documentaires/4882399-dieuleveult-les-disparus-du-fleuve.html A une époque où internet n'existait pas et où les voyages à l'étranger n'étaient pas encore commercialisés à bas prix, l'émission La Chasse aux Trésors permettait au public de voyager depuis son canapé : tel est le contexte qui a contribué à son succès, ainsi qu'à la célébrité de Philippe de Dieuleveult. Aujourd'hui, elle serait un peu passée de mode. En revanche, la polémique sur cette disparition, toujours inexpliquée presque quarante ans après, n'est toujours pas éteinte et a même été relancée après la diffusion de ce documentaire. D'une part, les enfants et l'épouse de Philippe de Dieuleveult s'en tiennent à la thèse officielle, qu'ils ont toujours défendue, selon laquelle ces disparitions tragiques seraient dues à la noyade accidentelle des deux canoës transportant les aventuriers dans les rapides du fleuve Zaïre. D'autre part,le documentaire a été produit en adoptant le parti pris d'une disparition qui aurait été le fait des gardiens trop zélés d'un barrage hydroélectrique vital pour le Zaïre et dont les équipages d'Africaraft seraient passés trop près et auraient été pris pour des mercenaires libyens ou angolais susceptibles de déstabiliser le régime zaïrois de l'époque. Ces compétiteurs disposaient pourtant de toutes les autorisations requises, qu'ils avaient demandées et reçues avant le départ de l'expédition. De plus, le drapeau français flottait à la proue des canoës : comment, dans ces conditions, confondre ces deux équipages avec des mercenaires libyens ou angolais? L'ouvrage que je vous présente a été écrit par le neveu de Philippe de Dieuleveult, dont le père, Jean, le frère du disparu, était commandant dans l'armée et a toujours douté de la version officielle relative à la noyade accidentelle. En effet, selon eux, Philippe de Dieuleveult était membre des services secrets français et n'aurait pas été sur place uniquement pour relever un défi sportif. C'est à ce titre qu'il aurait été abattu, avec ses six compagnons d'aventure, par l'armée du général Mobutu. Or, cette version a toujours été démentie par l’État français, les services secrets n'ayant pas pour habitude de reconnaitre que l'un de leurs agents a été infiltré sous couverture dans un pays étranger afin d'y "faire du renseignement". Ceux d'entre vous ayant visionné la série Le bureau des légendes savent de quoi je parle. Bref, plusieurs thèses relatives à ces disparitions s'affrontent encore aujourd'hui, sur la place publique et au sein même de la famille de Dieuleveult. Tout l'intérêt de cet ouvrage réside dans le fait que son auteur reprenne l'enquête officielle pour en montrer les lacunes et pour énoncer une autre version documentée de l'histoire. A la fin de l'ouvrage, celui-ci indique avoir demandé au Président de la République la déclassification des archives relatives à cette affaire : un jour, peut-être, saurons-nous le fin mot de l'histoire!
Avec "Le droit au pardon", John Grisham en revient à l'un de ses thèmes de prédilection à savoir celui d'un avocat qui doit défendre une cause indéfendable. De plus, on retrouve avec plaisir dans cet ouvrage un héros récurrent de l'auteur, l'avocat Jack Brigance, déjà auteur d'un exploit lors de la défense de Carl Lee Hailey, dans un précédent ouvrage intitulé "Non coupable", ou encore "Le droit de tuer" (1984). Cette fois, Jack Brigance doit défendre un ado de seize ans qui a tué son beau-père de sang-froid, afin de mettre un terme définitif aux violences conjugales que ce dernier lui faisait vivre , ainsi qu'à sa mère et à sa soeur. Cependant, la victime étant un policier estimé et reconnu au sein de la petite ville de Clanton (Mississipi), aucun avocat ne veut se charger de ce dossier que tous considèrent comme perdu d'avance. C'est sans compter sur l'adage selon lequel tout suspect étant présumé innocent, il doit être défendu. Il faut donc bien trouver un avocat au meurtrier et c'est ainsi que Jack Brigance se voit imposer ce dossier par le juge du Comté, sans pouvoir le refuser. Il paiera cher de sa personne cet engagement, se demandant jusqu'au bout si le jeu en vaut la chandelle. Une histoire passionnante qui vous tiendra en haleine jusqu'à son dénouement. FEVRIER 2023, Sébastien THEVENY, La disparition de Véronica Lake, Auto-édité, 2022 J'ai découvert Sébastien THEVENY avec La disparition de Véronica Lake et je n'ai pas été déçue. L'histoire se déroule, en 2017, dans un coin reculé des Etats-Unis, mais pourrait très bien se dérouler en France : après une fête entre grands adolescents, l'une des participantes à la fête disparait et cinq ans plus tard, une journaliste d'investigation un peu fantasque, ayant décidé d'écrire un article à ce sujet, relance l'enquête par ses propres moyens. Pendant 500 pages, le lecteur est happé par l'enquête et suit les traces de la disparue à travers les pas de la journaliste. Un polar intéressant pour un auteur déjà bien installé dans le paysage littéraire français. JANVIER 2023, Pierre SCHREIBER, L'horloger, coulisses mortelles, In Libris Veritas, 2023 "L'horloger, Coulisses mortelles" constitue le deuxième opus de la série des livres consacrés à l'horloger, après "L'horloger, Hors-circuit". On retrouve donc avec plaisir sous la plume de Pierre SCHREIBER l'ancien officier de gendarmerie Morgan BAXTER et sa fille, enquêtrice à la SR de Marseille, Roxane BAXTER. Depuis le premier tome, on ne peut pas dire que leurs rapports se soient apaisés et on peut le comprendre quand on connait la fin de ce dernier. Cependant, cette nouvelle enquête sur l'assassinat d'une star du show-biz va à nouveau les réunir et pourquoi pas, les réconcilier. Au passage, le lecteur va apprendre pourquoi Morgan BAXTER a quitté la gendarmerie à l'âge de quarante ans, alors qu'un brillant avenir d'instructeur s'offrait à lui en tant qu'officier du GIGN. Cette révélation permet alors de comprendre son tempérament si particulier qui l'a conduit à s'isoler du monde et à s'installer dans les Calanques de Marseille, sans téléphone, afin de s'adonner à sa passion d'introverti : réparer des montres. Ceux d'entre vous qui ont lu, ou qui liront, "L'affaire de la Rue Soufflot" trouveront des similitudes entre ce personnage et celui de Lauriane Emans, tous deux ayant choisi de se retirer du monde après y avoir vécu des épreuves, afin de s'adonner à une passion qui les apaise, dans le calme et la tranquillité. |







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